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Créée par l’Union française des œuvres de vacances laïques (Ufoval) notamment par Joseph et Thérèse Rimasson, deux éclaireurs d’Ille-et-Vilaine, la Cité joyeuse voit le jour en plein âge d’or des colonies, juste après la Seconde Guerre mondiale, à La Barre-de-Monts (Vendée).
En 1948, ce centre dirigé par M. Guyonvarc’h accueille « près de 190 enfants pour des vacances à moins de 300 m de la mer et en pleine nature », se souvient Michel Bonnier, ancien colon.
Ce camp se compose alors d’un bâtiment central en dur abritant les cuisines et l’infirmerie. « Il y a les louveteaux, ceux de moins de douze ans, et les éclaireurs, ceux de douze ans et plus et il y a le camp des filles, raconte Michel Bonnier. J’ai passé deux étés, en 1948 et 1949, à la Cité joyeuse par le biais de l’amicale laïque castelbriantaise qui travaillait avec la fédération des amicales laïques de Loire-Atlantique. Nous dormions sous de grandes tentes de l’armée américaine plantées en forêt. »
Une colonie de Paris
Chaque tente abrite alors une trentaine de couchages, des lits de toile pliants, sur deux rangées. Les douches ? « Un tuyau métallique percé de trous dispensant un filet d’eau, poursuit l’ancien colon. De l’autre côté de la route qui mène à la plage que nous appelions la Grande plage (actuellement la Grande Côte), se trouvait une colonie de Paris. » Alors les « « Parigots, têtes de veaux » fusaient et l’un d’entre eux portait, je me souviens, un maillot du Racing. Imaginez ! »
Les jeunes colons vivent en grande partie dehors en pleine nature. « Nous faisions des feux de camp sur la plage. Le site de la Cité joyeuse était sauvage, comme il l’est resté, avec une dominante de sapins. Et il y avait des lapins, énormément de lapins. C’était magnifique en termes de dépaysement. Nos parents venaient une ou deux fois par mois nous rendre visite. »
« Des étés merveilleux ! »
Dans le camp, la journée démarre par le lever des couleurs, la gym en plein air, les repas, la sieste l’après-midi, les bains de mer et les jeux. « Nous prenions de ces coups de soleil épouvantables. Mais c’étaient des étés merveilleux auxquels peu de monde pouvait accéder. » Jusqu’en 1973, tous les étés, la Cité joyeuse reçoit des camps de louveteaux de Rennes où Joseph Rimasson y applique un scoutisme assez traditionaliste.
Des bâtiments squattés
La colonie fermera ses portes en 1999, la Ville de La Barre-de-Monts l’acquiert. Mais ces dernières années, les bâtiments étaient régulièrement squattés. Un incendie y a d’ailleurs eu lieu en août 2019....